HAÏTI / INFLATION

Le secteur du transport profondément affecté par la crise

Le secteur du transport est profondément affecté par la crise qui affecte le pays. Selon l’Institut haïtien de statistique et informatique (IHSI), les frais d’entretien de véhicule privé augmentent jusqu’à 51,6 %. L’ajustement du prix de l’essence à plus de 120 % en septembre dernier et sa sensible rareté sur le marché a provoqué une hausse exagérée du coût des services de ce secteur, estimé à 145,5 % en rythme annuel dans l’Indice des prix à la consommation. Le président de l’Association des propriétaires et chauffeurs d’Haïti (APCH) dénonce les autorités qui n’ont rien fait pour donner une réponse à la crise.

Parmi les secteurs les plus influencés par le glissement annuel de l’IPC, le secteur du transport est en haut du panier. À la base, ces véhicules qui roulent sur le territoire et ses matériaux d’entretien sont pour la plupart des produits importés en provenance des États-Unis, de la Chine et de la République dominicaine. À l’espace d’une année, seulement pour l’entretien d’un véhicule, le citoyen haïtien doit dépenser plus de 50 % par rapport au prix qu’il devait payer l’année dernière. « Un bidon d’huile pour la lubrification des moteurs, qu’on payait autrefois à 400 gourdes, coûte désormais jusqu’à 900 gourdes. Une bougie d’allumage pour moto, qui coûtait 150 gourdes, coûte 350 gourdes », a confié Junior, un chauffeur de taxi-moto. 





Pour sa part, Mehu Changeux,  le président de l’APCH (Association des propriétaires et chauffeurs d’Haïti) raconte le calvaire des chauffeurs du transport en commun.  « Ce secteur est en train de s’effondrer. Depuis la dégradation du climat sécuritaire du pays, des chauffeurs sont contraints d’abandonner leurs autobus. Certains d’entre eux ne veulent pas risquer leurs peaux pour passer à Martissant, l’entrée sud de Port-au-Prince, qui relie le Sud, le Sud'Est, la Grand'Anse et les Nippes ni fréquenter la route nationale numéro 1, reliant Port-au-Prince avec le Grand Nord.  Ils sont abandonnés à eux-mêmes sans aucune assistance de l’État. Ils n’ont pas d’autres occupations sinon que survivre au quotidien », a-t-il soutenu. 

Concernant le prix des courses, soit au niveau de la zone métropolitaine et des villes de province, Mehu Changeux indique qu’il s’agit d’un désordre généralisé. « Le ministère des Affaires sociales et du Travail qui fixait les frais du transport en commun, de concert avec les syndicats des chauffeurs et la Direction générale de la circulation et de la police routière, n’a aucun contrôle sur le fonctionnement du secteur. Suite au dernier ajustement du prix des produits pétroliers, ce sont les transporteurs qui s’arrangent pour déterminer les prix équivalents aux courses. Avec la détérioration du climat sécuritaire, les prix sont beaucoup plus élevés dans certaines zones », affirme-t-il. Entre autres, des trajets qui coûtaient moins de 100 gourdes sont passés à 500 gourdes, exemple Carrefour Shada - Cabaret. Celui de Port-au-Prince Cabaret, qui coûtait autrefois moins de 150 gourdes, est passé désormais à 750 gourdes. Au niveau des villes de province, c’est pareil ; le trajet Gonaïves - Port-au-Prince coûte trois milles gourdes, celui des Cayes, trois milles gourdes et Port-au-Prince Jacmel, mille cinq cents gourdes. 

En effet, le président de l’APCH critique les responsables du gouvernement qui n’ont rien fait pour rétablir la paix et la stabilité dans le pays. Selon lui, le secteur du transport, vu sa désorganisation, affecte énormément le bon fonctionnement du pays, d’où la nécessité d’agir en toute urgence.

 

 

Oberde Charles 

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