Le nœud gordien de la marge de profit sur les produits pétroliers

La distribution des produits pétroliers sur le territoire est régulièrement entravée. Le président de l’ANAPROSS et celui de l’ANADIPP indiquent que le secteur fait face à une rareté excessive du dollar américain, mais aussi, le Gouvernement a réduit considérablement la marge de bénéfice des stations-service, d’où un véritable déficit pour les compagnies pétrolières et les acteurs de la chaine de distribution.

Dans le tableau de la structure des prix, lors du récent ajustement des produits pétroliers, le Gouvernement n’a pas accordé aux distributeurs et aux stations-service une marge de profit assez raisonnable, a expliqué Marc André Deriphonse, le président de l’ANAPROSS. « L’État gagne plus de 100 gourdes sur le galon du gasoil, près de 98 sur la gazoline, environ 102 gourdes sur le kérosène. Les compagnies pétrolières gagnent 32 gourdes par galon pour toutes les opérations. Les propriétaires de stations-service ont 42-43 gourdes comme marge de bénéfice par gallon et ils doivent garantir le coût de leur fonctionnement. Les frais alloués au transport de l’essence dans les villes de province est de 11 gourdes. Avant le tout dernier ajustement au mois de septembre dernier, il était fixé à 10 gourdes », a-t-il souligné.  Entre autres, ces frais ne couvrent pas le fonctionnement des pompes à essence ni la distribution de l’essence à travers les villes de province, a-t-il fait savoir. En ce sens, la structure des prix accordée aux différents organes du secteur ne correspond pas à la réalité de l’heure ni aussi à la manière dont le Gouvernement a fixé le prix de l’essence, a estimé Deriphonse.

 

Le président de l’ANADIPP, David Turnier, de son côté, affirme qu’il est au courant des diverses difficultés de fonctionnement auxquelles font face les compagnies pétrolières et les pompes à essence du pays. « En novembre dernier, le taux d’acquisition du dollar était situé à 121 gourdes, aujourd’hui,  il faut à ces compagnies plus de 150 gourdes pour un dollar américain. Au niveau des stations-service, des propriétaires connaissent d’énormes difficultés pour passer des commandes.  À cause de la hausse à la volée et exagérée du prix de l’essence de plus de 120 %. Ces commerçants n’ont pas assez d’argent pour acheter une quantité de produits », soumet-il.

 

Interrogé autour d’une rareté provoquée des produits pétroliers sur le marché durant ces dernières semaines, M. Deriphonse n’a pas écarté cette possibilité. Car, selon lui, certains responsables des compagnies pétrolières peuvent trouver insignifiants leurs bénéfices et leur seul recours serait le marché noir en vue de pouvoir gagner plus d’argent. « La seule façon d’éviter la spéculation, c’est de garantir une bonne disponibilité de l’essence sur le territoire. C’est le manque du produit qui est à la base de sa rareté. L’État doit prendre en compte cette situation pour se responsabiliser et garantir le calme sur le territoire », dit-il.

 

Par rapport à cette situation,  le président de l’ANADIPP, David Turnier, laisse croire que l’État doit réévaluer la structure des prix qu’il a publiés lors du dernier ajustement du coût de l’essence. « Les prix du carburant doivent être proportionnels par rapport aux frais des différents services », soutient-il. En ce sens, M. Turnier appelle les autorités concernées à s’entendre et négocier pour rendre disponible l’essence et permettre la distribution de ces produits à travers tous les coins du territoire national.

 

 

Oberde Charles

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