Les institutions financières ont, depuis quelque temps, fixé pour leur clientèle ordinaire, une limite de retrait de dollars américains. Certaines entreprises importatrices font face à une énorme rareté du dollar. Sa valeur continue de croître sur le marché des changes. Ce mardi 6 décembre 2022, suivant le taux de référence de la BRH, on a calculé 140,35 gourdes pour 1 dollar américain.
Une source proche d’une banque commerciale de la zone métropolitaine a confié que la décision des banques de limiter les retraits de dollars américains est la conséquence de la crise économique dans le pays. « Tout le monde est au courant de cette mesure », prévient-il! À travers un tweet, l’économiste Michaëlle Paraison a souligné que cette décision va permettre d’éviter une surchauffe dans l’économie et mieux faciliter le commerce frontalier.
Pour sa part, le citoyen Emilus Jerôme, administrateur de profession, soutient que lui aussi, il est victime de cette rareté du dollar américain qui existe sur le marché. « Les banques limitent les transactions des citoyens ; les entreprises ont un taux de change totalement différent par rapport à celui affiché par la Banque centrale. Il y a une demande excessive du dollar américain sur tout le territoire ; d’où la dépréciation de la monnaie nationale, la gourde », dit-il!
De fait, M. Jerôme ne voit pas d’un bon œil, l’indisponibilité du dollar qui est constatée depuis des temps sur le marché. Selon lui, c’est l’instabilité politique, la mauvaise gouvernance, l’insécurité et la baisse généralisée de la production agricole et les perspectives économiques du secteur privé, totalement liées à l’importation, qui sont à la base de cette crise économique. « Par ailleurs, on ne peut pas prétendre garder ou obtenir un équilibre du marché sans rien produire ni vendre une quantité significative de marchandises à l’extérieur ».
Parallèlement, les controverses autour du taux de change continuent d’être alimentées à travers tout le territoire. Ce mardi 6 décembre, le taux de référence de la BRH a été de 140,35 gourdes pour un dollar américain. Cependant des entreprises de la ville ont affiché 155 et même 158 gourdes pour le dollar, durant cette même journée. Dans les rues, les cambistes achètent à 145 gourdes le dollar et exigent 155 gourdes à la vente.
À ce point, Emilus Jerôme croit que la stabilité doit être un élément clé pour la relève des activités économiques du pays, ensuite peuvent venir les calculs et les procédés économiques pouvant permettre de faire face à la crise. « Pour une puissante disponibilité du dollar américain sur le marché, on doit favoriser les exportations et rendre fonctionnelle l’industrie du tourisme qui peut beaucoup rapporter », a-t-il soumis!
Oberde Charles
