Le flux d’expulsion des migrants haïtiens s’accroît au cours de ces trois derniers mois, selon le GARR

La vague de la déportation des ressortissants haïtiens en République dominicaine se poursuit. Pas moins de 56 310 de nos compatriotes, dont 12 933 femmes, 6 284 enfants ont été déportés durant ces trois derniers mois, selon les données publiées par le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (GARR). L’UNICEF a signalé que 1 800 enfants ont été séparés de leurs familles lors de cette vague de déportation.

En dépit de la demande des Nations unies, la rapidité et l’ampleur de la vaste campagne de l’expulsion d’Haïtiens sont étonnantes. Seulement pour ce mois de novembre, les autorités dominicaines ont annoncé le refoulement de près de 19 000 Haïtiens. 

 

L’expulsion des migrants haïtiens s’est intensifiée dans tous les points frontaliers haïtiano-dominicano au cours de ce dernier trimestre, selon le communiqué de presse de GARR en date du 29 novembre qui dénombre 56 310 de nos compatriotes refoulés du territoire voisin, dont 12 943 femmes et 6 284 enfants.

 

Ce flux de refoulement des Haïtiens, qui augmente de manière considérable depuis plus de trois mois, ne cesse de briser les familles haïtiennes qui séjournent sur le sol dominicain. GARR et le Fonds des Nations unies pour l’enfance ont tous deux tiré la sonnette d’alarme contre cette pratique discriminatoire qui touche profondément les enfants. Car, l’UNICEF a recueilli près 18 000 enfants au cours de cette année sur la frontière haïtiano-dominicaine. 

 

La situation des femmes enceintes est souvent compliquée, lors de cette vague de déportation, même celles qui sont en processus d’accouchement et qui nécessitent des soutiens médicaux ne sont pas épargnées de cette circonstance. « Nous avons reçu une femme en plein travail la semaine dernière, c’est au milieu de la ligne frontalière qu’elle a mis au monde son enfant », explique Guillaume Sam, le responsable de communication de GARR. 

 

Par ailleurs, GARR s’insurge contre les différents actes de violence que subissent nos concitoyens au moment des opérations de rapatriement à la frontière haïtiano-dominicaine et les qualifie d’actions infrahumaines. « Ils ont été traqués, bousculés, insultés et placés dans des camions en forme de cage pour être ensuite emprisonnés dans des centres ne disposant d’aucune infrastructure. Ils dorment à même le sol dans un environnement insalubre, privés de nourriture avant d’être reconduits à la frontière, entassés dans des camions », a-t-on lu dans ce communiqué de presse. 

 

Par conséquent, le GARR dénonce ces interventions qui se font en dehors du Protocole d’accord sur le processus de rapatriement et condamne également l’ensemble des violations des droits humains et demande aux autorités dominicaines de respecter et de traiter avec respect nos compatriotes haïtiens.

 

De plus il exhorte le Gouvernement haïtien à instaurer un climat de paix et de sérénité dans le pays pour que les citoyens puissent cesser de le fuir, mais aussi d’entreprendre des discussions diplomatiques en vue de protéger les Haïtiens qui se trouvent toujours en République voisine. 

 

 

Sheelove Semexant

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