Dégel de la crise du carburant, les bandits resserrent l’étau

Alors que la vie commence à reprendre son cours en Haïti, après plus de 2 mois de paralysie suite au blocage du terminal pétrolier le plus important du pays par des bandes armées, on assiste parallèlement à une augmentation des cas de kidnapping, et l’exacerbation du conflit mettant en prise plusieurs groupes armés opérant au niveau de la troisième circonscription de Port-au-Prince obligeant des centaines de familles à fuir leurs demeures.

En effet, la crise aigüe des produits pétroliers cède la place à la multiplication des enlèvements surtout dans la région métropolitaine. Déjà, plusieurs cadres de l’administration publique notamment ont été privés de leurs libertés par les malfrats. 

 

Comme c’est le cas de Jean Hertelou Saintil, un employé du Centre ambulancier national et deux de ses proches, kidnappés le 12 novembre, dernier au niveau de La Plaine du Cul-de-sac. Les bandits armés sont partis avec le pick-up Toyota appartenant en fait au CAN, immatriculé SE-07164, à bord duquel se trouvaient les victimes.

 

Pas moins de quatre employés de la Banque Nationale de Crédit (BNC) ont été enlevés par des individus lourdement armés dans l’après-midi du vendredi 11 novembre, à la rue des Casernes, au Centre-ville de Port-au-Prince. Les victimes se trouvaient à bord d’un même véhicule, au moment du rapt. En signe de protestation, les employés de l’institution avaient observé un arrêt de travail.

 

Sans parler de l’enlèvement de Rejhyne Saget, l’épouse du professeur Jean-Joseph Saget, le vendredi 11 novembre 2022. Le conseil de direction de la Faculté des sciences de l’Université d’État d’Haïti dit apprendre avec consternation la nouvelle. Dans une note publiée le 14 novembre, le conseil « exhorte ceux et celles qui détiennent Madame Johanne Saget de faire preuve d’humanité et de la relâcher sans délai ».

 

Parallèlement, les hommes armés continuent leur quête de plus de territoire au détriment de la population. Ceux opérant à « Gran Ravin » ont envahi depuis plusieurs jours la zone « Savann pistache » à Carrefour-Feuilles, située dans la zone sud de la capitale, et ont incendié plusieurs maisons. 

 

Le mercredi 16 novembre, dans l’après-midi, une vive tension a régné dans plusieurs localités du quartier de Carrefour-Feuilles. Des membres du gang armé de Grand-Ravine tentent à nouveau de prendre le contrôle de cette zone. Des résidents de Savann Pistach, d’Impasse Eddy, Magloire Ambroise prolongée, entre autres, ont vécu un véritable enfer. Nombre d’entre eux ont fui leurs quartiers sans destination, d’autres se sont réfugiés dans des établissements publics. 

 

Cette situation a coupé la zone sud complètement du reste du pays, les routes de Saint-Jude et de Ti Kajou qu’empruntent les usagers pour éviter Martisant est désormais un théâtre de violence inouïe, et la voie secondaire de Taraz, dans les hauteurs de la capitale, est de plus en plus périlleuse, à cause de la présence des hommes armés membres du gang de Ti Makak auteurs des crimes les plus spectaculaires de ces derniers temps. 

 

Esdra Jeudy 

 

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