CRISE EN HAÏTI

Le BAI écrit à la CARICOM

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait convoqué, le 9 octobre, le Groupe d’intervention en cas d’incident pour discuter de l’évolution de la situation en Haïti avec des ministres et de hauts responsables. Il s’agissait d’identifier d’autres moyens de soutenir Haïti, notamment en collaboration avec la Communauté des Caraïbes (CARICOM). Dans une correspondance le Bureau des avocats internationaux demande à la CARICOM de boycotter toutes initiatives visant une intervention militaire dans le pays.

A cette rencontre, tenue à l’initiative des autorités canadiennes, étaient présents l’ambassadeur et représentant permanent du Canada auprès des Nations Unies à New York, Bob Rae, l’ambassadrice du Canada aux États-Unis, Kirsten Hillman, et l’ambassadeur du Canada en Haïti, Sébastien Carrière.

« Le groupe a discuté d’autres moyens de soutenir le peuple haïtien en cette période difficile, notamment en collaboration avec la Communauté des Caraïbes (CARICOM), les Nations unies, les États-Unis d’Amérique, des organisations de la société civile et d’autres partenaires », lit-on dans le communiqué rendu public.

Parallèlement, le Bureau des avocats internationaux demande à la CARICOM de bouder toutes demandes qui impliqueraient la participation des pays membres dans une intervention militaire dans le pays, expliquant que de telles démarches se sont soldées par un échec cuisant par le passé.

« Les Haïtiens sont bien conscients que la plus récente intervention armée internationale chargée de lutter contre la violence des gangs en Haïti, la MINUSTAH, a été un échec mortel et coûteux. La MINUSTAH a dépensé 9 milliards de dollars américains sur treize ans et a laissé Haïti moins démocratique qu’à son arrivée », soutient cette structure.

Le BAI rappelle que la présence de cette force étrangère a facilité l’apparition de l’épidémie du choléra sur le territoire, ce qui a coûté la vie à plus de 10 000 compatriotes et affectés des milliers d’autres, et que malgré ces faits les Nations Unies n’ont jamais dédommagé les victimes.

« Les Nations unies ont également insulté le peuple haïtien, causé d’énormes souffrances et des morts et bafoué l’État de droit en déversant des eaux usées contaminées de choléra dans nos rivières et en refusant de se conformer à ses obligations légales de réparer les dommages causés. »

Cette structure poursuit en soulignant que « les mauvaises pratiques documentées de la Police nationale d’Haïti (PNH) au cours du régime du PHTK et des troupes de l’ONU durant le mandat de la MINUSTAH les amènent à conclure que l’intervention armée proposée sera impliquée dans la répression des activités légales de mobilisations pour les droits de libertés publiques et l’exécution sommaire de jeunes hommes et garçons dans les quartiers populaires, et renforcer le pouvoir en place ».

En ce fait, le BAI demande la CARICOM de ne pas contribuer à ce que des pays puissants imposent en Haïti un régime répressif. Toutefois, le BAI exprime le souhait que la CARICOM vienne en solidarité, au respect des principes démocratiques.

 

« Nous voulons que la CARICOM insiste une fois de plus pour que la communauté internationale cesse de soutenir un régime inconstitutionnel et imposé pour permettre aux Haïtiens de trouver une solution démocratique et durable à leur crise politique » conclut la lettre. 

Esdra Jeudy

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