La colère populaire gronde toujours dans les rues

Sans surprise, Port-au-Prince et les zones environnantes se sont réveillées ce lundi 3 octobre, en ville morte. Quelques rares véhicules privés et motos-taxis étaient remarqués dans les rues au cours de la matinée. Alors que le gouvernement avait fixé ce lundi, pour la reprise des activités scolaires, à la place des écoliers ce sont des manifestants qui ont investi le béton en uniforme, pour continuer de dénoncer les derniers ajustements du prix des produits pétroliers et réclamer la démission du chef du gouvernement Ariel Henry.

Malgré que certaines entreprises publiques et privées ont baissé leurs rideaux de fer, à défaut de véhicules assurant le transport en commun, des citoyens ont essayé de vaquer à leur activité à pied un peu  partout dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.

 

« Il n'y pas de voiture que voulez-vous que je fasse? Je n'ai pas de moyen pour payer un taxi moto je suis obligé de marcher à pied. J'appuie les initiatives visant à contraindre le gouvernement à revoir sa décision concernant le carburant, mais je suis obligée de sortir pour subvenir à mes besoins et ceux de ma famille», a lâché une dame rencontrée sur la route de Bourdon.

 

À la mi-journée, la situation a pris une autre tournure, la tension est montée d'un cran, des barricades de pneus enflammés sur certaines artères et des jets de pierres notamment sur la route Delmas a complètement paralysé le transport en commun qui avait commencé à fonctionner quoique timidement. Des succursales de banques commerciales qui avaient repris du service ont vite refermé leurs portes.

 

12 h 20, plusieurs communes étaient déjà en effervescence, à Port-au-Prince dans l'aire du Champ-de-Mars, des dirigeants d'organisations sociopolitiques et quelques militants se sont rassemblés pour la traditionnelle cérémonie vodou, d'avant manifestation, sous le regard vigilant de deux patrouilles de police. 

 

«Aujourd'hui, on doit suivre l'exemple du Sri Lanka pour chasser Ariel Henry de la direction du pays. Son incompétence n'est plus à prouver ont a qu'a considéré la situation actuelle du pays », a déclaré Ebens Cadet porte-parole de Nou Konsyan, tout en invitant les parents d'élèves sans nul doute de la conjoncture à venir grossir les rangs des manifestants. 

 

Entre-temps, dans d'autres communes telles que carrefour et Pétion Ville des citoyens ont gagné les rues habillées en uniforme d'écoliers. « Nous voulons que nos enfants rejoignent les salles de classe, Ariel Henry doit partir, la communauté internationale doit se désolidariser de ce personnage incrédule qui enfonce le pays dans la crise », martèle un manifestant. 

 

Parallèlement, d'autres villes provinces telles que Fort-Liberté et le Cap-Haitien étaient en ébullition également ce lundi. Des centaines de manifestants ont battu le pavé pour signifier au pouvoir en place leurs désaccords par rapport à l'augmentation jugée exagérée du prix de l'essence à la pompe. Des manifestations sont prévues pour le 4 et 5 octobre prochain. 

 

Jeudy Esdra  

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