Haïti: la situation politique a fait de l'exercice fiscal 2021-2022 un vrai gâchis

L'année fiscale 2021-2022, comme celle d'avant, a été un véritable gâchis. L'environnement économique global du pays a connu de multiples perturbations, dont des crises internes et externes, qui sont manifestées par l'instabilité politique, la pénurie des produits pétroliers, la violence des gangs qui empêchent la circulation des biens et des services. Des cas de kidnapping au quotidien ont contribué au ralentissement des investissements directs dans le pays. Parallèlement, les enjeux sont encore là pour le lancement du nouvel exercice fiscal 2022-2023, le 1er octobre de l'année en cours.

L'année fiscale 2021-2022, comme celle d'avant, a été un véritable gâchis. L'environnement économique global du pays a connu de multiples perturbations, dont des crises internes et externes, qui sont manifestées par l'instabilité politique, la pénurie des produits pétroliers, la violence des gangs qui empêchent la circulation des biens et des services. Des cas de kidnapping au quotidien ont contribué au ralentissement des investissements directs dans le pays. Parallèlement, les enjeux sont encore là pour le lancement du nouvel exercice fiscal 2022-2023, le 1er octobre de l'année en cours.


 

210, 5 milliards de gourdes, c'est le montant général du budget de l'exercice fiscal 2021-2022.  120.1 milliards étaient devaient venir des recettes courantes de l'État, soit 59.3 % des recettes internes et 40.7 % de recettes douanières. Les partenaires extérieurs devraient contribuer à hauteur de 24.3 milliards de gourdes dont 4.6 milliards d’appuis budgétaires et 19.6 milliards au titre de dons et emprunts de projets. Le financement des émissions de bons du Trésor est de l’ordre de 12.48 milliards de gourdes et la banque de la République d'Haïti devrait accorder un financement de 46.47 milliards de gourdes, avait fait savoir Michel Patrick Boisvert, lors de la présentation du Budget retardé en mai dernier. 


 

Selon l'économiste Eddy Labossière, la situation politique du pays a tout dévié du point de vue économique durant cet exercice fiscal 2021-2022. « Les gens ont du mal à se déplacer, les biens et les services n'ont pas beaucoup circulé. Le kidnapping, la violence des gangs ont totalement mis en déroute les diverses prévisions économiques », dit-il. Par ailleurs, sans un bon fonctionnement des entreprises, avec la majeure partie de la population, cible de crise alimentaire et des dirigeants incapables d'instaurer un climat de stabilité, c'est la démagogie totale pour le développement des indicateurs macroéconomiques, a-t-il détaillé.


 

Parallèlement,  les grands chantiers prévus par le Gouvernement, pour la mise en application de ce budget, étaient liés au rétablissement d’un climat politique serein pour faciliter la tenue des élections dans le cadre du renouvellement du personnel politique dans le pays, le financement du Plan de relèvement intégré de la Péninsule Sud (PRIPS), après les dégâts du séisme du 14 août 2021 ; le financement des campagnes agricoles pour faire face à la hausse de l’inflation, le relèvement des salaires dans la fonction publique suite à l’ajustement du salaire minimum, le rétablissement de l'équilibre budgétaire et tant d'autres, suivant les déclarations du ministre de l'Économie et des Finances, Michel Patrick Boisvert. 


 

En revanche, M. Labossière soutient que les perspectives de l'État pour le développement du pays à travers les dépenses prévues dans le budget écoulé ne font qu'aggraver le déficit budgétaire d'où les chiffres viennent de dépasser les 50 milliards de gourdes et en moins de 3 mois l'inflation a atteint plus de 30 %. « Les ¾ des prévisions du gouvernement n'ont pas été réalisées.  L'argent utilisé pour subventionner les produits pétroliers est une grande somme où l'État n’a pas assez de moyens et de stratégies pour la tirer dans ses recettes courantes,  à cause du climat de l'insécurité qui règne dans les rues où la Nationale #1 est bloquée,  celle du Grand Sud et bien d'autres routes reliant les divers départements du pays sont contrôlées par des gangs », a-t-il assuré.



 

 Pa rapport à la fin de cette année fiscale,  M. Labossière soutient que les techniciens travaillant sur le budget ont été davantage plus centrés sur la politique que sur la planification et la gestion du pays. « Les prévisions ont été injustes. Le budget devrait se faire selon un plan global de développement qui met en relief la vraie réalité du pays et qui incite les acteurs à mettre leurs intérêts de côté », dit-il. En outre, l'économiste croit fermement qu'il faut une transition de rupture dans le pays, avec des hommes capables et qui savent mieux prévoir pour l'avenir.

 


Oberde Charles

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