HAÏTI / CRISE

Les hôpitaux sont dans l’urgence

Le pays continue de connaître de sérieux problèmes d’alimentation en carburant. Si les gangs continuent d’imposer leur loi bloquant du coup l’accès aux terminaux pétroliers, le Gouvernement a, pour sa part, revu à la hausse, en deux fois, le prix du carburant.

Les entreprises et les hôpitaux sont tous aux abois ayant du mal à faire fonctionner leurs générateurs.  Touchés de plein fouet, ils lancent un SOS aux autorités concernées.     

Alors que la situation est « globalement sous contrôle », selon l’expression du ministre des Affaires étrangères et des Cultes, Jean Victor Geneus, de nombreux hôpitaux sont dans l’obligation de fermer leurs portes à cause de la rareté artificielle du précieux liquide. Les centres hospitaliers  accusent déjà le coup, mais à tout cela vient s’ajouter la pénurie  de  carburant, mettant à l’arrêt ou presque les centres hospitaliers du pays.  

À travers une note publiée ce 27 septembre 22, l’hôpital Bernard Mevs dit craindre la fermeture totale de  ces services. Il a annoncé qu’il mettra un plan d’urgence avec la compression de leur staff et des services disponibles, faute de l’indisponibilité du diesel.

Soulignons toutefois que d’autres centres hospitaliers, dont l’Hôpital de l’université d’État d’Haïti, plus connu sous le nom de l’Hôpital général, avaient annoncé la réduction de leur personnel.

 Même situation aux Gonaïves et à Saint-Marc qui ne peuvent plus tenir.

A Port-De-Paix, l’hôpital Immaculée Conception a lui aussi annoncé qu’il travaille au ralenti à cause de la même situation.

A sa troisième semaine de paralysie, les activités sont toutes au point mort mettant au péril certains patients dont les  pathologies nécessitent une prise en charge au quotidien.

Près de 300 mille personnes vivent avec le diabète en Haïti, alors que 2 millions d’autres sont atteints d’hypertension, selon les données de la Fhadimac.

 Dans cette situation de paralysie totale, un couloir humanitaire est nécessaire pour facilitant l’approvisionnement en médicament de ces patients.

En effet, ils sont nombreux les patients qui sortent de partout pour venir non seulement se faire dépister, mais aussi faire provision de médicaments. Quand les routes sont bloquées, c’est plusieurs vies qui sont en jeu.

Enfin, dans cette situation délicate dans laquelle se trouvent les hôpitaux du pays, le Premier ministre Ariel Henry ne devrait-il pas en tant que médecin de formation, comprendre mieux que quiconque l’urgence de l’heure ?

Étant donné que « tout est sous contrôle », nous n’avons qu’à espérer que des mesures urgentes vont être prises pour un retour à la normale des activités au sein des hôpitaux, expliquent certains observateurs.

Entre-temps, les mouvements de protestation enclenchés dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince depuis plusieurs semaines se poursuivent pour exiger que le chef du gouvernement fasse machine arrière en ce qui a trait à la hausse des prix du carburant sur le marché .    

Gerard H. Resil

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