Rareté de carburant : plus de 3 000 gourdes pour un gallon de la gazoline

3 000 gourdes, c'est le prix d'un galon de 3,80 litres de gazoline dans la zone métropolitaine. Dans certaines villes de province, le coût du galon dépasse les 5 000 gourdes. Vu l'indisponibilité des produits pétroliers sur le marché, plusieurs institutions publiques et privées sont dans l'obligation de fermer leurs portes.

C’est une nouvelle semaine de protestation dans la capitale haïtienne et les différentes villes de province contre la décision du Premier ministre Ariel Henry d'augmenter le prix du carburant à la pompe. C'est une grève généralisée, mais surtout qui a pris de l’ampleur à cause de l'indisponibilité des produits pétroliers dans les stations de service. Par conséquent,  des citoyens sont contraints de parcourir des kilomètres à pied pour se rendre dans leurs lieux de travail. C'est pareil pour les gens affectés dans le secteur informel qui cherchent à gagner le pain quotidien malgré la situation macabre du pays.

 

 

Dans les rues, un gallon de gazoline coûte plus de 3 000 gourdes. Selon le témoignage de plusieurs détaillants concernés par ce commerce illicite, ce serait le dysfonctionnement total du terminal de Varreux qui aurait provoqué une augmentation aussi exagérée de l'essence au marché noir. «Une quantité de carburant est seulement disponible à Cité Soleil. Là on paie le gallon à plus de 2 000 gourdes, on paie pour le transport, on prend des risques énormes dans les rues. C’est ainsi qu'on est obligé de revendre à plus de 3 000 gourdes le gallon de la gazoline», a fait savoir l'un d'eux. 

 

«C'est un crime contre la nation. On ne devrait pas accepter de vivre ainsi. Combien va-t-on exiger à un passager pour payer la course, lorsque le prix du gallon dépasse les 3 000 gourdes», a assuré un motard. Cela découle d'une complète irresponsabilité de nos dirigeants. C'est le silence de la population par rapport à ces politiques qui nous oblige à augmenter les prix des trajets, a-t-il poursuivi. 

 

Pour sa part, l'un des détaillants exposant ses gallons de carburant à Pétion-Ville explique que c'est à Cité Soleil, qu'ils sont allés chercher une quantité d'essence pour pouvoir leur revendre dans les rues. «Dans ce ghetto, on achète le gallon de la gazoline à 2 250 gourdes. Il y a les frais de transport que nous devons assurer, il y a aussi le risque de perdre ces produits si pendant le parcours nous faisons face à une patrouille policière», a-t-il souligné. Par contre, il confie que cette quantité d'essence que les hommes du plus grand bidonville du pays gardent en leur possession viendrait du terminal Varreux. 

 

 

Selon lui, c'est le chômage, la misère et les mauvais traitements que les dirigeants infligent à la population qui les obligent à se livrer à la vente illicite du carburant dans les rues, malgré que c'est interdit par la loi. En ce sens, ce trentenaire croit que le marché noir des produits pétroliers est donc une nécessité pour les familles haïtiennes. «Le carburant est inclus dans la liste des grands besoins. On ne peut oser dire qu'on ne va pas acheter le gallon à 3 000 gourdes, dès que le besoin s'impose», affirme-t-il. 

 

En revanche, il croit que cette situation ne cesse de pousser le pays dans le gouffre et comme tout citoyen, il souhaite voir un pays qui fonctionne normalement où l'essence est disponible dans les pompes et la stabilité règne partout avec la contribution de tous les acteurs de la société. 

 


Oberde Charles

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