L’hôpital de l’université d’État d’Haïti, l’hôpital Saint-Damien, l’hôpital Saint-Luc et tant d’autres centres hospitaliers et institutions du pays sont dans le lot des victimes de la pénurie des produits pétroliers qui pèse sur le pays depuis plusieurs mois. Par ailleurs, un S.O.S est lancé, aux responsables du gouvernement et aux principaux fournisseurs de carburant, en vue de permettre le renflouement immédiat de ces institutions, voulant desservir au quotidien la population haïtienne en quête de soins de santé.
11 h du matin, à l’hôpital général, connu aussi sous le nom de l’Hôpital de l’université d’État d’Haïti, le service d’urgence est rempli. Ils sont plusieurs patients en attente de soins de santé dans le plus grand centre hospitalier du pays. Dans des conditions presque inhumaines, leurs proches entreprennent des démarches au niveau de la salle de réception, des allers-retours sont constatés de toute part, alors que les patients souffrent de leurs douleurs dans une ambiance faite de précarités et surtout d’impatience vis-à-vis de la lenteur des services.
Le docteur Jean-Pierre Deston, un médecin résident en médecine interne, explique la situation de l’hôpital durant cette période de crise: « Tous nos services fonctionnent, cependant, les difficultés liées à la crise que confronte le pays affectent énormément la qualité des soins que nous devrions offrir à la population. Nous n’avons pas une quantité suffisante de carburant pour lancer régulièrement la génératrice de l’hôpital. L’électricité, on la voit rarement dans l’espace », a fait savoir le médecin. Cette situation provoque des victimes, car ce grand centre hospitalier n’est pas en mesure de réaliser certaines opérations à cause du dysfonctionnement de quelques appareils médicaux, a-t-il poursuivi.
Parallèlement, l’organisation « Nos petits frères et sœurs (NPFS) » et la fondation Saint-Luc, à travers une note en date du 23 septembre dernier, avisent le public en général qu’ils n’ont pas été épargnés de la rareté du carburant. « Depuis plusieurs mois et en raison des récents troubles sociaux dans le pays, notre réserve stratégique de carburant, à la centrale énergétique "Smart GRID", de la fondation Saint-Luc, approvisionnant les hôpitaux Saint-Damien, Saint-Luc et le centre de physiothérapie en énergie électrique, est presque épuisée », a déclaré le père Richard Léo Fréchette, président et directeur de la fondation Saint-Luc.
En ce sens, un SOS a été lancé aux principaux fournisseurs de carburant du pays afin d’aider la centrale de l’organisation à renflouer sa réserve. « 153 enfants sont hospitalisés à la pédiatrie, 47 femmes enceintes à la maternité de l’hôpital Saint-Damien, 70 adultes reçoivent des soins urgents, y compris des soins de traumatologie à l’hôpital Saint-Luc », ont signalé les responsables de l’organisation qui alertent sur une situation qui pourra, dans les prochaines heures, provoquer un arrêt forcé de ses services.
Pour sa part, le docteur Jean Pierre appelle les autorités à prendre des mesures urgentes pour éviter une répétition continuelle des cas de morts à « l’hôpital général » à cause du dysfonctionnement des matériels, mais aussi de la mauvaise tenue de l’espace. Donc, il recommande, une prise en charge de la situation dans le but de faciliter la libre circulation des véhicules dans le pays et l’approvisionnement des différentes institutions en carburant.
Néanmoins, la fondation Saint-Luc appelle les autorités étatiques, le secteur privé des affaires et les particuliers concernés de favoriser un couloir de livraison non seulement aux hôpitaux de ladite organisation, mais aussi à tous les hôpitaux qui font face à cette persistance de ces produits dans le pays.
Il est à rappeler aussi que l’Hôpital La Providence des Gonaïves a annoncé la fermeture de ses services d’urgence depuis le vendredi 23 septembre dernier. Cette décision a été prise en raison de la pénurie de carburant qui frappe de plein fouet des institutions diverses du pays.
Oberde Charles
