Journée de protestations : des milliers de personnes ont investi les rues

À l'initiative de plusieurs organisations sociopolitiques, des centaines de citoyens ont battu le pavé ce mercredi 7 septembre pour exprimer leur ras-le-bol par rapport à la crise multidimensionnelle qui ronge le pays. Une branche de la manif a démarré dans l’aire du Champ-de-Mars pour aller grossir le rassemblement du Carrefour de l’aéroport et prendre la direction de Delmas dans l'objectif de se rendre devant la résidence officielle du Premier ministre Ariel Henry, qu'ils accusent de faire preuve d'incompétence à la tête du pays. La journée a été émaillée de violence au moins un journaliste est sorti blessé.

Au rythme de la musique diffusée par un char, des riverains de toutes catégories d'âge ont démarré la manifestation sur la place de la constitution dans l'air du Champ-de-Mars, avec des banderoles et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire des slogans hostiles au gouvernement ainsi que  leurs revendications, ils ont logé la route de Lalue pour rejoindre une autre branche de la manifestation au Carrefour de l'aéroport.

«On en peut plus, on en peut plus, Ariel Henry doit plier bagage», scandaient les protestataires. La Police nationale d'Haïti (PNH) a répondu également présente. Plusieurs véhicules remplis de policiers ont été remarqués, mais cela n'a pas empêché aux manifestants de brûler des pneus et d'étaler des détritus tout au long de la route.

 

Arrivé au point de rencontre, la foule à considérablement augmentée, en longeant la route de Delmas. La majorité des entreprises notamment les succursales des banques commerciales ont essuyé des jets de pierres malgré une patrouille policière stationnée devant chacun d'eux. «On a faim, tous les citoyens auraient dû être sur le béton aujourd'hui, pour forcer Ariel Henry à quitter le pouvoir, il est peut-être un bon médecin, mais il est un piètre politicien », indique un jeune homme qui était dans les rues à bord de sa motocyclette.

 

Les manifestants aussi ont lancé des pierres en direction des locaux de l'Ambassade du Canada à Delmas 75. Les agents de l'ordre qui se trouvaient sur place ont procédé à des tirs de sommation pour essayer de prendre le contrôle de la situation, stratégie qui a donné ses fruits, la foule a continué son chemin.

Mais dans les parages de l'ancien cimetière de Pétion ville, des échauffourées ont eu lieu entre la police et les manifestants, les agents ont à nouveau effectué des tirs pour calmer la fureur des protestataires qui se montraient de plus en plus agressifs. 13 h 10 la manif a pris une autre tournure à l'intérieur de la commune, les gens qui ont réussi à traverser ont pris les entreprises commerciales pour cible.

En réaction, les forces de l'ordre ont procédé à des tirs sporadiques et lancé des bonbonnes de gaz lacrymogène partout dans la ville pour disperser la population en colère. Toutefois, certains d'entre eux se sont regroupés à l'avenue Panaméricaine et ont relancé le mouvement. Ils se sont ensuite heurtés à un fort dispositif de sécurité à l'entrée de la résidence officielle du Premier ministre.

 

Quelques organisateurs qui sont quand même parvenus à délivrer leurs messages indiquent que le pouvoir en place a infiltré la manif afin de la discréditer. Ils demandent au chef du gouvernement d'écouter la voix de la raison de remettre sa démission, du fait de son incapacité à juguler la crise multiforme. Des figures connues de la classe politique, qui se réclament de l'opposition, ont également foulé le macadam

 

Esdra Jeudy

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