HAÏTI / JUSTICE

Vers le renforcement de l’appareil judiciaire haïtien

« Les crimes économiques et financiers, les crimes sexuels et les violences urbaines ». C'est sous ce thème que le Réseau national des magistrats haïtiens ( RENAMAH), le Ministère de la Justice et de la Sécurité publique ( MJSP), avec l'appui technique et financier du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l'homme en Haïti, ont lancé la première Conférence internationale sur la création de pôles judiciaires spécialisés en Haïti. L’objectif principal de ce symposium, qui se tiendra du 9 au 11 août 2022, est de prendre de bonnes décisions afin de rendre l’appareil judiciaire haïtien plus efficace et efficient tout en faisant des recommandations sur la création de deux pôles spécifiques au niveau dudit système.

Les statistiques concernant les violences urbaines et les crimes sexuels révèlent une tendance à la hausse en Haïti. Aussi, les crimes économiques et financiers sont un long combat dans le pays. Pour cause,  les autorités concernées, plus précisément les autorités judiciaires, devraient les contenir par tous les moyens. 


Suivant le représentant du Premier ministre Ariel Henry, en l'occurrence Richard Alexis, la justice haïtienne doit prendre toutes les dispositions nécessaires et d'appliquer les provisions légales pour le respect des droits des personnes dans le pays et dans la lutte contre la corruption et la contrebande. En ce sens, il a fait savoir que le Premier ministre Ariel Henry encourage grandement ce premier forum sur les pôles de spécialisations au sein de l’institution judiciaire.


«  Mon plus grand souhait est que, pendant le cours laps de temps que je passerai à la tête du gouvernement, l'impunité commence à devenir un mauvais souvenir. Face à l'étendue des actes de violence et des actes criminels qui règnent dans le pays, la justice doit demeurer un rempart solide ». Telle est la déclaration du Premier ministre Ariel Henry rapportée par Richard Alexis, secrétaire général du Conseil supérieur de la Police nationale et représentant du Dr Ariel Henry à la première Conférence internationale sur la création de pôles judiciaires spécialisés.

Selon ses dires, le neurochirurgien dit reconnaître la défaillance du système judiciaire et il veut à tout prix redoubler d'efforts pour remettre l’institution judiciaire sur pieds. Il promet de doter très prochainement la juridiction de Port-au-Prince de nouveaux locaux. Il promet également de ne pas interférer dans les affaires de la justice dans aucun dossier. En outre, il appelle à un front commun pour restaurer la justice haïtienne. 


Le président du Réseau national des magistrats haïtiens, Ikenson Édumé,  de son côté, croit qu'il est plus qu'important de créer des pôles judiciaires spécialisés dans le pays. Par ailleurs, il demande à ses collègues de toujours agir avec intégrité et équité. « La spécialisation demeure un vrai levier et un outil efficace pour l'amélioration de l’appareil judiciaire. La spécialisation au sein de l’institution judiciaire constitue l’une des garanties d'une bonne distribution de la justice si l'on s'en tient à l'évolution du droit justifié par la montée de la criminalité en col blanc. »

Conjointement, le président du RENAMAH pense qu’Haïti ne peut pas devenir un pays émergent à l'horizon de 2030 sans un système judiciaire modernisé,  spécialisé et indépendant. Il demande au Premier ministre de ne pas nommer les juges à l'âge de la retraite et de reconsidérer le statut des magistrats du parquet. 


En ce qui concerne les deux pôles judiciaires spécialisés : « Le premier pôle aura pour objectif de lutter contre la corruption, la cybercriminalité et le cyber attaque tandis que le second se chargera de la violence urbaine et des crimes sexuels commis sur les femmes et les filles par les bandes armées, et des fraudes fiscales et des crimes économiques et financiers », a déclaré Me Ikenson Édumé.


Vladimir Predvil 

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