CERREMEN promeut une migration haïtienne sûre, ordonnée et régulière vers la République dominicaine

La République dominicaine est la première destination des migrants haïtiens et ceci depuis un certain nombre d’années. Toutefois, cette migration ne se fait pas toujours selon les normes juridiques. À ce titre, il est d’une importance capitale de promouvoir une migration sûre ordonnée et régulière des Haïtiennes et Haïtiens vers la République dominicaine. C’est dans ce cadre-là que le Centre de réflexion et de recherche sur la migration et l’environnement (CERREMEN) a organisé, le mardi 26 juillet 2022, une conférence-débat au centre culturel Marie Louise Coïdavid à Ouanaminthe autour du thème : Pour une migration haïtienne sûre, ordonnée et régulière en République dominicaine au regard du droit.

Cette conférence a été présentée par le professeur Maismy Mary Fleurant, docteur en droit et natif de Ouanaminthe. Lors de cette conférence, le docteur a présenté un ensemble de facteurs, allant des causes de la migration haïtienne vers la République dominicaine, qu’il estime surtout économiques, politiques, climatiques et sécuritaires si l’on tient compte des cinq dernières années. On a assisté aussi à une métamorphose de l’image des migrants d’aujourd’hui. 

Autrefois, ils étaient dans les Batey à couper la canne, maintenant ils sont dans toutes les sphères des activités en République dominicaine allant de femme de ménage au propriétaire d’entreprise, précise le professeur Fleurant. 

L’une des problématiques majeures de cette migration est la régularité des migrants. Selon le chercheur, ils sont environ 1 million en terre voisine, mais seulement 31 mille sont réguliers. C’est ce qui nous fait assister presque tous les jours au débarquement de ces migrants expulsés dans les points frontaliers officiels. Il y a aussi le phénomène de traite et trafic des personnes qui se fait régulièrement dans cette migration, et ce, parfois sous le regard impuissant ou complice des acteurs étatiques sur la frontière. 

À cet effet, l’expert a rappelé un certain nombre d’instruments juridiques nationaux et internationaux sur le droit des migrants et le trafic des personnes qui ne sont pas respectés dans le cas de la migration haïtienne vers la République dominicaine. Il a cité en exemple, le protocole d’accord du 2 décembre 1999 signé entre Haïti et la République dominicaine sur les modalités des rapatriements, le décret du 17 novembre 1980 punissant l’organisation des voyages irréguliers, la loi du 28 mai 2014 sur l’assistance aux personnes victimes de trafic comme instruments nationaux et les protocoles de Palerme sur la traite et trafic des migrants comme instruments internationaux.  

Et pour finir, il a fait certaines recommandations pouvant aider à pallier ce problème multiforme. Selon lui, nous devons encourager la migration sûre, ordonnée et régulière des Haïtiennes et Haïtiens vers la République dominicaine ; faire un meilleur contrôle de nos frontières ; renforcer la capacité des institutions étatiques s’occupant de la frontière et des migrants; actualiser les textes juridiques et mettre en application les instruments juridiques internationaux ; punir les trafiquants et alléger les procédures pour obtenir les papiers. Le conférencier plaide entre autres en faveur de la présence des militaires haïtiens sur la frontière. 

À rappeler que cette activité s’inscrit dans le cadre du projet de renforcement du dialogue binational entre Haïti et la République dominicaine en vue promouvoir la cohésion sociale dans la zone frontalière. Ce projet implémenté par CERREMEN bénéficie l’appui de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) financé par les Fonds des Nations unies pour la consolidation de la paix.

Jean Odelin Casséus

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