HAÏTI/ PROTESTATION

BINUH: une mission indésirable?

Plusieurs organisations de base et quelques activistes politiques ont encore organisé un sit-in dans les parages du Bureau intégré des Nations unies en Haïti à Juvénat pour dénoncer la reconduction de son mandat, mais aussi pour marquer le 107e anniversaire de l’occupation américaine de 1915-1934.

Vers 11 heures, une cinquantaine de protestataires se sont massés à l'entrée de l’hôtel Karibe Convention Center, dans le voisinage des locaux du Binuh, à cause d’un dispositif de sécurité mis sur pied par les agents du CIMO de la Police nationale d’Haïti.

Frustrés et déterminés, ces hommes et femmes ont scandé des propos hostiles envers la cheffe du BINUH qui, selon eux, serait responsable de la prolifération des bandes armées dans le pays.

Me Maisonneuve, présent à cette mobilisation, ne s’est pas fait prier pour dénoncer l’ingérence et l’implication de manière démesurée des ambassades des pays occidentaux dans les affaires internes du pays.

Il en a profité pour se prononcer sur la date du 28 juillet, qui rappelle le début de l’occupation américaine en 1915.

Selon lui, l’occupation américaine a contribué grandement à plomber le développement du pays à plusieurs niveaux. Il s’est dit convaincu de la mission de ces étrangers est de s’associer avec les responsables de l'État qui sont des corrompus, qui livrent le pays aux bandits dont le sous-sol est riche en gisement minier.

Toutefois, l’homme de loi a reconnu que la part de responsabilité de certains Haïtiens corrompus dans l’administration publique est beaucoup plus grave par rapport à cette mission qui a été déjà renouvelée à maintes reprises sans vraiment apporter de résultats probants.

Très remontés, des activistes promettent de passer, la semaine prochaine, d’adopter une stratégie plus violente.

« Trop c’est trop. En dépit du fait que nous leur avons dit que le bilan du BINUH était négatif comme celui du docteur Ariel Henry, le Conseil de sécurité a renouvelé leur mandat. Maintenant, c’est à nous de leur donner la réponse qu’il mérite », ont lâché des manifestants en colère.  

Enfin, après cette reconduction qui a provoqué tant de remous au sein de la classe politique et de la  société civile haïtienne, la situation continue de s’empirer avec les cas d’enlèvements à répétition dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince.

 

Gerard H. Resil

 

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