Les escalades haïtiano-dominicaines, loin d’être résolues

La situation des milliers d’Haïtiens en situation irrégulière en République dominicaine n’ a pas changé. Avec les crises sécuritaires, économiques et politiques qui ont contraint une bonne partie de la population à quitter le pays et émigrer soit en Amérique du Nord, dans la Caraïbe ou dans quelques autres pays européens. La République dominicaine est une de destinations des migrants haïtiens. Arrivés en terre voisine, ces migrants font face à des conditions de travail précaires, mais surtout des cas de déportations illégales au quotidien.

« Il est urgent d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation des Haïtiens dans le village Juan Bosch en République dominicaine où des agents de l’immigration pénètrent par effraction les maisons des gens, les terrorisent et multiplient des actes de violence à leur encontre. Ces agissements sont contraires aux droits humains. Nulle part, une telle pratique n’a été mentionnée dans les codes et les conventions internationaux », a souligné l’ancien ministre des Affaires étrangères haïtien,  Claude Joseph. Par ailleurs, l’ancien chancelier haïtien a fait ces déclarations après que les autorités dominicaines ont procédé à l’arrestation de 385 migrants haïtiens en une seule journée. 



 

Par contre, suite aux déclarations de Claude Joseph accusant de racistes les Dominicains, après une publication du journal dominicain Listin Diario, la toile s’est enflammée. « Si un pais tan racista que les brinda educación salud y trabajo sin ningún tipo de beneficio ustedes nunca van a mejorar su situación por mal agradecidos » (traduction française: si un pays si raciste vous offre l’éducation, la santé,  et le travail sans aucun avantage, vous n’allez jamais améliorer votre situation par manque de reconnaissance), a commenté l’un des utilisateurs de Facebook.



 

Parallèlement, un autre utilisateur a fait cette déclaration : « c’est évident que ce tigre soulève des problèmes que nous avons avec les Haïtiens. Le racisme, il le vit dans leur pays; ils s’entretuent comme des sauvages, ils ont tué leur président (...), s’ils se sentent perturbés par nos réactions, qu’ils s’organisent et prennent des lois pour retenir leurs animaux ». 


 

Rose, une jeune haïtienne ayant laissé le pays depuis plus d’une année à cause des menaces liées à l’insécurité, explique le calvaire que confrontent les migrants haïtiens en République dominicaine. « Il n’est pas toujours facile de trouver un emploi stable lorsqu’on vit en RD. Assez souvent, les salaires sont misérables surtout pour les sans-papiers et c’est rare, dans les démarches, d’aboutir à une régularisation de son statut légal en terre voisine », a-t-elle soulevé. 



 

Loin d’être résolues, les démarches pour éviter les escalades diplomatiques entre les deux parties de l’île ne sont pas encore formalisées. Par contre, la mission de l’envoyé spécial d’Haïti,  Daniel Supplice, qui a été chargé de discuter avec les autorités de l’administration du président Luis Abinader sur la situation des Haïtiens en République dominicaine, n’a rien apporté de concret. 


 

Cependant, plusieurs citoyens dominicains condamnent la violence des gangs qui règnent en Haïti où des étrangers sont kidnappés et sont victimes des actes de violence. Parallèlement,,  des travailleurs haïtiens en terre voisine témoignent qu’ils sont quotidiennement confrontés à des abus au travail, des actes de racisme, de vandalisme et d’irrespect de leurs droits en tant que personnes. 

 

Oberde Charles

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