Sommet sur Haïti : s'il vous plait exclure le paternalisme!

Ce vendredi 21 janvier, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, dirigera une réunion virtuelle internationale sur Haïti. Plus de 20 ministres des Affaires étrangères de pays du monde entier et des représentants d’organisations multilatérales sont attendus à cette rencontre politique pour soutenir Haïti confronté à plusieurs enjeux critiques.

Le Premier ministre Justin Trudeau et le chef intérimaire du gouvernement haïtien, Ariel Henry, assureront l’ouverture de la réunion.

Depuis des mois, Haïti fait face à des obstacles majeurs fragilisant gravement le quotidien des Haïtiens, sources de migrations massives sur le continent.  Notamment l'assassinat du président en juillet 2021, le tremblement de terre du 14 août et l'insécurité grandissante.

Voici les propos de membres de la diaspora préalablement à cette rencontre.

Avec et pour Haïti

« La situation d'aujourd'hui en Haïti invite à la solidarité entre tous les Haïtiens et les amis d'Haïti qui veulent aider le pays dans le respect et la dignité », selon le président-directeur général de la Fondation Sylvenie Lindor, Amikley Fontaine, Torontois d’origine haïtienne.

« On salue d'avance l'impact positif de cette rencontre indispensable et remercie le gouvernement canadien ainsi que les représentants des autres pays qui participeront à cette importante réunion pour trouver une solution durable avec et pour Haïti. »

Droit à l’autodétermination

« Nous osons espérer que ce sommet virtuel va augurer d’une nouvelle ère dans les relations d’Haïti avec ses partenaires internationaux. Le paternalisme doit y être exclu », selon le Dr Éric A. Pierre, président-fondateur de l’organisme torontois Pierspective Entraide Humanitaire.

« Les échanges doivent se poursuivre à la lumière du droit fondamental des Haïtiens à l’autodétermination pour des choix éclairés et lucides de leurs dirigeants politiques. La sécurité interne doit être au centre du dialogue. »

« Nous sommes aussi extrêmement préoccupés par le destin des migrants haïtiens qui errent dans l’hémisphère occidental, fuyant la violence et les menaces de toutes sortes. »

Amitié de longue date

Rappelons qu'en 1954 une relation diplomatique a vu le jour entre les deux seules nations francophones des Amériques, le Canada et Haïti.

« Depuis lors, le Canada a toujours été un ami pour Haïti. Depuis l’accueil des réfugiés fuyant les Tontons Macoutes à l’époque de la dictature Duvalier jusqu’à répondre aux appels humanitaires », selon David Champagne, président de la Coalition Créole de l’Ontario.

« Sur cette même base d’amitié, encore une fois Haïti a besoin de son ami pour l’aider à renforcer ses démarches démocratiques afin d’assurer un avenir plus sûr et prospère pour les Haïtiens qui vivent dans le pays et à l'extérieur. »

Plan Marshall

« Le plan Marshall, établi par les Américains en 1948 après la Seconde Guerre mondiale, a aidé les pays européens à sortir du marasme économique causé par les deux guerres », souligne Amikley Fontaine.

« Nous souhaitons que ce sommet puisse mener à la mise en place de structures comme le plan Marshall pouvant faciliter le développement économique durable d'Haïti avec l'implication des Haïtiens en Haïti et à l'étranger. Des plans pour garantir la sécurité nationale et pour libérer Haïti de l'aide internationale. »

À suivre…

Annik Chalifour

www.l-express.ca 2021.01.20 

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