Haïti/crise politique Dialogue de sourds?

Lors d’une intervention publique le 17 janvier 2022, le Premier ministre haïtien a réitéré son appel à la concertation tout en invitant « les patriotes et les démocrates haïtiens à rejoindre l’Accord du 11 septembre 2021 pour une résolution de la crise dans le pays. Si Ariel Henry a laissé entendre que ses tentatives de dialogue, avec les signataires de l’Accord de Montana, ont été ignorées, Jacques Ted Saindique, l’un des promoteurs de cedit accord, a fait savoir que le refus vient du Premier ministre qui a barricadé les couloirs de communication.

Selon Jacques Ted Saindique, très prochainement des négociations seront tout de même entamées avec le Premier ministre qui doit répondre à leur demande. Si le chef du gouvernement promeut les élections afin de doter le pays d’un président légitime, les supporters des accords Montana et du PEN sont pour une transition avec un collège présidentiel de 5 membres. 

 

Pour l’un des représentants de l’Accord PEN, l’ancien député de Cerca Cavajal Arodon Bien-Aimé, à l’approche du 7 février 2022, discuter avec Ariel Henry sur son départ à la Primature est incontournable. Pour lui, le Premier ministre, suspecté d’avoir participé dans le complot qui a mené à la mort de l’ancien président d’Haïti Jovenel Moise, ne peut pas organiser des élections. « Il doit aussi être disponible pour répondre aux questions de la justice », pense M. Arodon. Pour lui, tout dialogue avec le Premier ministre vise à proposer et exiger qu’un exécutif bicéphale prenne les rênes du pays et organise les élections. « Aucun secteur du pays n’a envoyé de représentant pour la formation du Conseil électoral malgré l’appel fait par le Premier ministre », rapporte-t-il. À son avis, Ariel Henry n’est pas l’homme qu’il faut pour apporter la paix et l’unité au sein de la population n’ayant pas pu résoudre les problèmes de l’insécurité (kidnapping), chômage, misère, etc.

De son côté, Iswick Theophin qui supporte l’initiative du 30 aout 2021 dit croire que le Premier ministre ne peut plus parler d’élections à moins d’un mois de la fin du mandat de Jovenel Moise qui était déjà illégal. Le 7 février 2022, le chef du gouvernement doit donc se retirer, selon lui, pour éviter d’aggraver la crise dans le pays. 

 

Le Premier ministre, au même titre que les groupes et groupements appartenant à la société civile et au secteur politique qui sont pour une transition avec un collège présidentiel de 5 membres, continue de prôner le dialogue pour une entente dans l’intérêt de la société haïtienne. Cependant, le discours du Premier ministre est clair: « le prochain locataire du Palais national sera issu d’élections démocratiques », alors que dans l’autre camp, ils assurent prêts pour l’après Ariel Henry, le 7 février 2022. 

 

Geneviève Rose Murdith Joseph

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