12 janvier 2010 : à quand la reconstruction ?

À Port-au-Prince, douze ans après le passage du séisme du 12 janvier 2010 qui a ravagé la ville, on parle encore de reconstruction. Si quelques bâtiments étatiques ont été reconstruits, d’autres portent encore les stigmates du tremblement de terre. L’occasion d’adopter une autre politique de planification urbaine semble avoir été ratée. Depuis ce désastre, aucun changement n’a été apporté dans la manière de construire, d’autres bidonvilles ont vu le jour. La capitale a toujours besoin d’être reconstruite alors que viennent s’ajouter les dégâts occasionnés par le séisme du 14 aout dans le Grand Sud.

Selon le bilan sismique de l’année 2021 pour Haïti, dressé par l’Unité technique de sismologie du Bureau des mines et de l’énergie BME: « 1647 secousses sismiques de magnitudes comprises entre 1,0 et 7,2 considérées comme très mineures à majeures, ont été enregistrées sur l’ensemble du territoire national entre janvier et décembre 2021 ». Il est donc clair que le pays est exposé au séisme. Si la catastrophe du 12 janvier 2010 aurait pu être le prétexte pour mettre le pays sur la voie du développement, éduquer la population sur les tremblements de terre, réorganiser les villes et la construction des bâtiments publics et privés, les autorités n’ont pas apporté dans leur programme politique ces changements attendus par les citoyens. 

En effet, aujourd’hui encore, plusieurs édifices étatiques n’ont toujours pas été reconstruits. C’est le cas du Parlement et du Palais national. La reconstruction de ce dernier devait être confiée à l’entreprise Raco deco Adjaye and Associates deux ans avant, suite à un concours lancé par l’ancien président de la République, Jovenel Moise. Cependant, les chantiers ne sont pas visibles jusqu’à date. Bon nombre de constructions sont archaïques, les infrastructures sont de mauvaises qualités, la surpopulation notamment dans les bidonvilles fragilise encore plus la situation de précarité dans laquelle se trouve le pays face au séisme. 

 

Le 14 aout 2021, un second tremblement de terre de magnitude 7.2 a ravagé le Grand Sud du pays. La réponse des autorités s’est fait attendre n’étant toujours pas préparées à faire face à ce second désastre.

Plusieurs villes étaient également isolées et des victimes n’ont pu être secourues à temps; la centralisation des services y étant pour beaucoup. 2 246 décès, 12 763 personnes blessées et 329 personnes disparues sont à déplorer après ce tremblement de terre. 

 

« Face à ces catastrophes récurrentes, il est plus que temps de disposer d’un plan de réduction du risque sismique en Haïti à l’échelle nationale, car l’aléa est national, et de pratiquer de manière continue la prévention, unique moyen de réduire la vulnérabilité de la population aux effets des aléas sismiques imprédictibles », recommande le BME. 

 

Geneviève Rose Murdith Joseph 

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