HAÏTI / INSÉCURITÉ Le kidnapping : la plaie haïtienne

Comme pour les deux années précédentes, à savoir 2019 et 2020, le pays a été très agité durant l’année 2021.Aujourd'hui, la situation reste très tendue, la situation sécuritaire du pays demeure précaire, et malheureusement tout est quasiment imprévisible. La recrudescence des gangs armés, le banditisme, le niveau épouvantable du kidnapping inquiètent plus d’un. Selon certains rapports dressés par des organismes en droits humains, le contexte sociopolitique du pays est d'autant plus incertain et la sécurité publique doit être reconsidérée.

Haïti est devenu le pays ayant le taux le plus élevé de cas d’enlèvements durant l’année 2021. Suivant le dernier bilan annuel du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH),  1002 cas de kidnapping ont été recensés du premier janvier au 27 décembre 2021, contre 796 en 2020.Le samedi 10 avril 2021, à Delmas 75, l’un desplus grands chirurgiens orthopédistes haïtiens, Dr TrevantValembrun, a été kidnappé, et en signe de protestations les médecins de Bernard Mevs et de l'OFATMA ont observé un arrêt de travail pour exiger sa libération.Parallèlement, certainsfaitsmontrent que les médecins sont touchés de plein fouet par le kidnapping en Haïti.Le 28 février 2021, Dr Ernts Paddy, en voulant s’échapper à une tentative de kidnapping a été tué d'une balle à la tête à l’Avenue Christophe.17 août 2021, Hervé Chéry, médecin travaillant comme gynécologue à l'hôpital Dash fut enlevé.« En outre,  il y a eu des kidnappingscollectifs comme celui des de 16 Américains, d’un Canadien,mais également d'un Haïtien par le gang 400 Mawozo.Durant l’année 2021, 81 ressortissants étrangers ont été séquestrés », peut-on lire dans le rapport de la Cellule d'observation de la criminalité mise en place par le CARDH, soulignant qu'au moins 40 membres de l'église ont été kidnappés. Une piqûre de rappel montrantque toutes les couches de la société haïtienne sont touchées par ces rapts durant l’année 2021.Et ceci, même l’institution policière, dont le rôle est de protéger et servir la population haïtienne, est victime des violences des gangs armés.

En ce sens, le CARDH  a souligné que les gangs maintiennent leur hégémoniedans les territoires contrôlés et continuent demassacrer la population. Dans la soirée du 5 au 6 juin, les commissariats et postes de Drouillard, de Duvivier, de la Station Gonaïves, de Cité Soleil et Portail Saint-Joseph ont été pris d’assaut. Le gang de Gran Ravin a mis le feu au commissariat de Matissant ety a hissé le drapeau américain. Les bandits décident de la vie et de la mort des citoyens. « Dix policiers ont été assassinés en 2018, 37 en 2019, 26 en 2020. De janvier à octobre 2021, au moins 31 ont été assassinés.Huit morts naturelles, dix par balle, deux par armes blanches, deux par balle suivis de calcination, six suicides, totalisant 28.Quarante-deux au total.498 décès en 2021, contre 297 en 2020», a mentionné le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme.

Toutefois, le CARDH exhorte les différentes composantes de la sociétéhaïtienne à se mettre ensemble pour réguler le fonctionnement social. Sinon, les gangs armés, ces malfrats décideront du prochain président d’Haïti et, du coup, ils se transformeront en un proto État.

 

Vladimir Predvil

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