Sommet sur l'Afrique : Joe Biden se dit favorable à une entrée de l'Union africaine au G20

Joe Biden a estimé jeudi que "l'Afrique doit être à la table dans chaque salle où l'on discute des défis mondiaux et dans toutes les institutions", citant le Conseil de sécurité de l'ONU ou encore le G20 – pour lequel le président américain a dit qu'il soutiendrait la candidature de l'Union africaine. Cette démarche s'inscrit dans les efforts de Washington pour relancer les liens avec une région mondiale passée au second plan dans la politique étrangère américaine ces dernières années.

Joe Biden a appelé, jeudi 15 décembre, à un rôle accru pour l'Afrique sur la scène internationale. Le président américain s'est aussi engagé à y promouvoir la bonne gouvernance, au dernier jour d'un sommet à Washington qui a réuni une cinquantaine de dirigeants africains.

 

 

Il a également promis de se rendre en Afrique subsaharienne, ce qui serait la première visite à ce niveau sur le continent depuis Barack Obama qui s'était rendu au Kenya et en Éthiopie, en 2015.

"Nous allons tous aller vous voir et vous allez tous nous voir beaucoup", a-t-il lancé devant les chefs d'État ou de gouvernement de 49 pays africains représentés au sommet sur l'Afrique à Washington. Il n'a pas évoqué de date ni les pays qu'il entendait visiter, en soulignant que certains pays "l'avaient invité" et qu'il leur avait répondu : "Prenez garde à ce que vous demandez. Je pourrais bien venir".

L'ancien président Donald Trump n'avait effectué aucun déplacement en Afrique

Soutien au maintien de la paix et la sécurité, à la bonne gouvernance ou aux droits humains, sur un continent où plus d'un pays est critiqué dans ce domaine, le président des États-Unis a égrené devant ses pairs africains une série d'aides américaines censées refléter l'engagement renouvelé de son pays sur le continent.

"Les États-Unis sont à fond pour l'Afrique et avec l'Afrique", a-t-il assuré. Il a en particulier annoncé vouloir débloquer 75 millions de dollars pour renforcer les institutions démocratiques en Afrique et y accroître "la transparence", ainsi que 100 millions de dollars en assistance sécuritaire.

Avant d'accueillir les dirigeants africains à dîner, mercredi soir, il avait d'ailleurs reçu à la Maison Blanche les dirigeants de six pays africains où se tiendront l'an prochain des élections, que les États-Unis entendent surveiller de près.

Renforcer la présence des États-Unis en Afrique

"L'Afrique doit être à la table dans chaque salle – dans chaque salle où l'on discute des défis mondiaux – et dans toutes les institutions", a encore souligné Joe Biden en citant expressément le Conseil de sécurité de l'ONU et le G20 – qui regroupe les principales puissances économiques du monde.

Une initiative immédiatement saluée par le président sénégalais Macky Sall, qui assure la présidence tournante de l'Union africaine. Mais ce dernier a aussi appelé à la levée des sanctions internationales contre le Zimbabwe et mis en garde contre une proposition de loi à l'examen au Congrès américain qui imposerait des sanctions contre les pays qui traiteraient avec la Russie.

"Ce serait la première fois dans les relations internationales qu'un continent entier serait ainsi ciblé", a-t-il dit.

Le président Biden, chantre du multilatéralisme et qui se vante du retour de l'Amérique sur la scène internationale après les années Trump, avait déjà plaidé mercredi pour créer un vaste partenariat avec l'Afrique. "Nous souhaitons collaborer dans tous les domaines", a-t-il souligné jeudi en insistant à nouveau sur le nécessaire leadership de l'Afrique. Mais "les États-Unis le feront sur la base de nos valeurs (...) c'est dans notre ADN".

L'administration Biden entend dégager 55 milliards de dollars pour l'Afrique d'ici trois ans dans des domaines aussi variés que le numérique, les infrastructures, la santé ou encore la transition énergétique.

 

Si les États-Unis se refusent à parler d'une compétition avec la Chine sur le continent africain, ils s'efforcent néanmoins d'y renforcer leur présence et insistent sur leur vision d'un développement durable et la démocratie. "Ce partenariat n'est pas destiné à créer des obligations politiques, à créer de la dépendance", avait affirmé le président américain mercredi, une allusion voilée à la montée en puissance de la Chine en Afrique

 

"Le modèle chinois est très différent. Ils tendent à renforcer la dépendance. Ils ne recherchent pas l'autonomie. Ils recherchent de l'influence", assurait de son côté jeudi, en marge du sommet, un ancien haut responsable de l'Agence américaine pour l'aide au développement (USAID), Mark Green, qui préside à présent le Wilson Center.

La question de la flambée du prix des denrées alimentaires, aggravée par la guerre en Ukraine après l'invasion russe de ce pays en février, devait figurer au centre d'une réunion – jeudi après-midi entre chefs d'État ou de gouvernement – qui viendra clôturer ces trois jours de discussions.

 

France 24 avec AFP

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