Le Palais sans-souci au Salon de la philatélie

La diffusion par Dubicart Gallery et les philatélistes de timbres à l’image du Palais Sans-Souci, nous invite à faire une tournée agréable au Nord de l’Haïti du « premier monarque couronné du Nouveau Monde ».

Devenu roi du Nord à la faveur de graves conflits socio-politiques créés par l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, Père de la nation, Henri Christophe, ancien combattant à la guerre de Savannah aux États-Unis d’Amérique, ancien général de la guerre de l’Indépendance haïtienne, nous a légué deux modèles pour le moins impressionnants : une véritable obsession de l’organisation efficace de l’État et une passion débordante pour les constructions grandioses. Il a ainsi laissé dans notre patrimoine historique :

  1. a)   des textes de loi et des services publics en avance sur son temps et sur le contexte postcolonial.

 .    b) la fameuse Citadelle Laferrière, merveille du monde, magistralement protégée par le site des Ramiers, un palais inachevé à Limonade (Belle-Vue), le Palais de la Grande Rivière (365 portes) à la Petite Rivière de l’Artibonite et le fameux Palais Sans-Souci, appelé à son époque le Palais du Roi.

Ce joyau architectural a été construit en seulement trois ans, en 1810-1813. Placé dans l’environnement rural luxuriant de la commune de Milot, à une vingtaine de kilomètres du Cap-Haïtien (alors capitale du Royaume), le Palais Sans Souci semble avoir été conçu pour satisfaire les deux grandes passions du Roi. L’édifice somptueux rectangulaire logeait les appartements du Roi, ceux de la Reine avec son boudoir, les appartements du Prince héritier et ceux des autres membres de la famille, les grandes salles d’apparat, de fêtes et de réunions.

Sans rien enlever à l’élégance de la construction, nombre de bâtiments l’entouraient en amphithéâtre : celui du Conseil d’État, le Palais de la monnaie, une bibliothèque publique, un arsenal et même une prison et un hôpital. À l’arrière, il y avait les écuries royales et jusqu’à un atelier de réparation.

Imaginez l’ampleur et le faste de ce palais d’un autre monde planté au pied de la chaine de Montagnes du Bonnet à l’Évêque au cœur de la verdoyante campagne tropicale ! Plus encore quand vous franchissez la lourde porte d’acajou de la sortie, des escaliers latéraux monumentaux vous conduisent à une immense terrasse d’où vous admirez - derrière les colonnes qui supportent les clôtures en fer travaillé – les jardins splendides entretenus par la Reine elle-même.

Quelle splendeur ! Quel spectacle magnifique ! Rien à envier aux palais européens les plus célèbres !

Qu’avons-nous fait de l’héritage du Roi ? Un « déchoucage » avant la lettre, peut-être, à la mort du monarque ? Catastrophes naturelles ? Le tremblement de terre du 7 mai 1842 ? L’incendie récent de la chapelle.

Toujours est-il que, comme les immenses réalisations d’Henri Christophe -seulement en neuf ans - nous laissons périr des témoins de notre grande histoire et avec eux notre fierté, notre mémoire de peuple.

« Que sont devenues les fleurs du temps qui passe ? Reviendront-elles un jour ? »

Peut-être. Si nous en avons le désir et la volonté. Avec Dubicart Gallery, pensons aux exemples de notre grand Roi Christophe.

 

Madame Franck Paul

 

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