Un timbre à l’effigie d’Occide Jeanty au Salon de la philatélie haïtienne

Par la faute du développement exponentiel des possibilités de communication modernes, de la faiblesse des structures de conservation des objets historiques et aussi le manque de collectionneurs haïtiens, la philatélie est devenue, depuis plusieurs décennies, une passion marginale. Objectivement, la nature a horreur du vide et un groupe de militants de la mémoire ont compris la nécessité de remettre les timbres au goût du jour et de rendre hommage au patrimoine historique du pays.

Un salon de la philatélie haïtienne est annoncé pour mettre à l’honneur l’histoire des timbres en Haïti pendant cent quarante ans. L’un des timbres est frappé à l’effigie du musicien et compositeur Occide Jeanty.

 

Occide Jeanty

 Né en 1860 à Port-au-Prince, Occide Jeanty fait ses études au lycée Alexandre Pétion de Port-au-Prince. Son père, Occilius Jeanty (1830-1882), fut à la fois directeur de l’École centrale de musique de Port-au-Prince, professeur de mathématiques au Lycée Alexandre Pétion, ainsi que directeur du Corps militaire de musique attachée au Palais national. Après avoir suivi les cours musicaux de l’École centrale de musique de son père, il obtient une bourse d’études pour aller étudier à Paris avec Jean-Baptiste Arban et Antoine François Marmontel.

En 1885, de retour en Haïti, le président haïtien, Lysius Salomon, le nomme sur recommandations au Corps militaire de musique du Palais national.

Il compose essentiellement pour le Palais national. En 1915, lors de l’occupation d’Haïti par les forces américaines, il quitte l’armée avec le grade de général. Il devient professeur de musique au lycée Alexandre Pétion de Port-au-Prince. En 1922, il est rappelé par le président Louis Borno. Il devient le chef d’orchestre de la Garde nationale jusqu’à sa mort en 1936. Occide Jeanty composa huit marches militaires pour le Palais national. Il composa également six marches funèbres pour les dignitaires haïtiens et leurs familles parmi lesquelles : « Imprécations pour Dessalines », pour la commémoration de la mort de Jean-Jacques Dessalines, « Cher Hyppolite », pour la mort de Florvil Hyppolite, « Nos larmes », également pour Florvil Hyppolite, « Ti Sam », pour Tirésias Simon Sam, « Sur la tombe » pour Nord Alexis. Il réalisa aussi quatre marches patriotiques parmi lesquelles : « Chant national », avec les paroles d’Oswald Durand notamment.

 

Le Salon de la philatélie et Dubicart

 Il faut rappeler qu’avec le concours de l’Office des postes d’Haïti (OPH), la Dubicart Gallery a lancé le projet intitulé  : le Salon de la philatélie haïtienne. Ce projet vise à montrer, à travers des expositions picturales, numériques, des revues de presse, de photographies et de peintures, la richesse et la force historique de la philatélie haïtienne vieille de cent quarante ans. Ce salon qui sera présenté sur une période de onze mois, allant de septembre 2022 à juillet 2023, vise à exposer aux yeux des amateurs de l’art haïtien, des collectionneurs et du monde, la richesse et la force historique de la philatélie haïtienne par la réalisation d’une série d’événements tant en Haïti qu’à l’étranger pour mettre en valeur les timbres de poste haïtiens ayant une portée historique.

Le salon va contribuer à rendre accessible et divulguer l’histoire de la riche collection de timbres haïtiens à travers les médias et des expositions itinérantes. Il s’agit également de dynamiser le secteur artistique et culturel en les offrant l’opportunité d’exploiter de nouveaux marchés et vendre Haïti autrement à travers des expositions d’art et de documentaires. Exposer la richesse d’Haïti par le biais des arts et la reproduction picturale des timbres postaux.

Dans le cadre de ce salon sur les timbres postaux haïtiens, plusieurs activités seront organisées comme des expositions virtuelles. Les timbres ciblés seront exposés sur le portail électronique de la Dubicart Gallery, des musées partenaires, des médias et des organisateurs de l’événement à travers des mini documentaires et articles de journaux sur la philatélie haïtienne.

 De nombreux spécialistes, collectionneurs, philatélistes et historiens interviendront sur l’histoire de la philatélie haïtienne et les évènements ayant marqué la parution des timbres de poste notoires. Il est aussi prévu des expositions itinérantes à Port-au-Prince et au Cap-Haïtien et des expositions internationales. Ces expositions visent à impacter le public. Avec l’intervention d’un spécialiste, il y aura une exposition de timbres sous forme de tableaux, de dessins et d’images. Et au printemps 2023, suite à une invitation de l’UNESCO, la Dubicart Gallery a modélisé une série de présentation selon des thèmes précis allant du rôle prépondérant des femmes haïtiennes dans notre communauté et des moments clés de notre histoire. Ces expositions devront être reproduites à New — York, à Boston et à Mexico City et d’autres villes si les conditions le permettent lit-on dans le dossier de presse.

Pour l’heure, la Dubicart Gallery appelle à la participation de tous les acteurs sociaux, mécènes, entreprises et philanthropes voulant apporter leur contribution à l’essor de l’art haïtien. Institution dédiée à la promotion de la culture haïtienne, la Dubicart Gallery est à la recherche d’aide et de subventions pour réaliser le Salon de la philatélie haïtienne.

 

Schultz Laurent Junior

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