Gaëlle-Bien Aimé lauréate du Prix RFI théâtre 2022

La comédienne Gaëlle Bien-Aimé a remporté le Prix RFI Théâtre 2022 pour son texte « Port – au- Prince et sa douce nuit ». Gaëlle Bien Aimé a reçu son prix qui le dimanche 25 septembre, au Festival des Francophonies à Limoges.

Pour RFI, « La pensée théâtrale de Gaëlle Bien-Aimée est nourrie par une langue multiple reflétant la réalité terrifiante et les rêves encerclés par la violence de son pays. Port-au-Prince et sa douce nuit, rédigée avec une plume réaliste et revendicative en même temps, laisse peu de place à l’espoir, mais ouvre les portes de l’imaginaire pour un futur meilleur ».

Dans l’histoire, les amants se murmurent des mots doux, se caressent, se souviennent du temps passé, mais, entretemps, l’horreur autour progresse inlassablement dans les rues « drapées d’une obscurité invincible ». Chez Gaëlle Bien-Aimé, les rues sont presque des personnages qui « racontent des vérités sur la ville et sur nous ». Mais le seul moyen de traverser ses rues sans danger est de se réfugier dans ses souvenirs.

Les rues sont des espaces politiques, souligne l’autrice. Les rues expliquent comment fonctionne la ville, les habitants, et expliquent qui sont les gens qui fréquentent ces rues. Mettre les noms des rues était pour moi une manière de revenir dans cette ville presque inhabitable, vu la situation sécuritaire et politique. Et aussi de revenir dans les souvenirs de ces amoureux qui ont fréquenté ces rues quand ils étaient amoureux. Moi-même, en tant qu’autrice, je me remémore mes souvenirs. C’est aussi un geste d’amour de dire que tout n’a pas été toujours comme ça. Port-au-Prince n’a été jamais une ville complètement sûre. Mais, il y avait un peu de lumière… et de rire. Toujours dans cet entretien accordé à RFI, la comédienne Gaëlle Bien-Aimé a fait savoir que « la nuit signifie cette absence de lumière et d’espoir. On ne sait pas ce qui va se passer. On ne voit pas la lumière. On ne voit pas le changement. C’est très métaphorique, la douce nuit, c’est la douce descente en enfer pour tous les Haïtiens, depuis pas mal de temps, avec toutes ces mobilisations populaires, la violence exercée par l’État sur la population. Là, il y a vraiment une grande corde raide. À mon avis, il y aura une grande vague migratoire. Cette longue nuit est la nuit des incertitudes. On ne sait pas ce qu’on va faire. »

Il faut rappeler que Gaëlle Bien Aimé est née en 1987 à Port-au-Prince.

Journaliste, comédienne, humoriste, professeure de corps et de voix à Acte, école de formation d’acteurs (trices) et d’animateurs (trices).
Elle est également activiste politique et membre de l’organisation féministe « Nègèsmawon ». Elle fonde la troupe « Corps et âme » qui, en octobre 2014, a fêté ses dix années d’existence.

Après ses études classiques en 2006, elle intègre « Le Petit Conservatoire, école de théâtre et des arts de la parole en Haïti » où elle passe trois ans à étudier les arts de la scène. En 2010 elle a commencé à suivre des stages en ethnodrame « Théâtre et rituel » à l’ESACT, école supérieure d’acteur de cinéma et de théâtre à Liège en Belgique. En novembre 2015, elle prend une formation intensive en humour à l’école nationale de l’humour à Montréal au Canada.

Comme comédienne elle a joué, entre autres sous la direction de Jean René Lemoine (Le Jeu de l’amour et du Hasard, de Marivaux), Guy Régis Jr (Migrant), Un arc-en-ciel pour l’occident chrétien de René Depestre mis en scène par Pietro Varasso, Daniel Marcellin...

Schultz Laurent Junior

Avec la presse internationale

 

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