Rolaphton Mercure : du sang neuf dans le théâtre ces «Nouvelles dramaturgies d’Haïti»

Cette anthologie de 12 textes dramatiques est une publication soutenue par AROCH et OIF, coordonnée par Guy Régis Jr et publiée par Edisyon Chimen, de l’Association Quatre chemins en collaboration avec la compagnie Nous théâtre, créée dans l’objectif d’offrir un espace de diffusion et de publication aux dramaturges haïtiens. Cette publication, regroupant douze textes dramaturgiques (de 6 autrices/6 auteurs) dont deux sont en créole, sera disponible dans toutes les bibliothèques en Haïti ainsi que dans plusieurs pays francophones. « Fuck Dieu, Fuck le vaudou, je ne crois qu’en mon index » du dramaturge haïtien Rolaphton Mercure est le premier texte du deuxième tome.


Découvrons le résumé (la trame) et la présentation (l’à-propos) de ce texte.

Résumé
Tupac et Billy sont deux frères vivants dans l’un des endroits les plus risqués
de la planète, Cité-Soleil. Les deux gangsters et rappeurs s’affrontent et se
trahissent au nom de l’amour et des idéaux politiques. Leurs guerres se dessinent dans une poésie orale à la fois enivrante et menaçante.

À propos
S’inspirant du documentaire Ghosts of cité soleil du danois Asger Leth,
Rolaphton Mercure nous livre à son tour l’histoire de Tupac et Billy, deux
frères gangsters, militants politiques, leader des Chimères, qui dictent la loi
à Cité-Soleil. Le dramaturge n’a pas besoin d’une caméra insistante ni de gros plans sur les carabines pour nous faire ressentir l’innommable violence et le désespoir qui règnent dans le plus grand et le plus dangereux bidonville d’Haïti. Le rythme direct et incisif de sa langue délivre avec puissance la misère qui tourmente leurs âmes et les passions qui les consument. En plus de ce prêtre-président qui se joue de leurs aspirations et de leurs vies, il y a Lélé, venue à Cité-Soleil comme travailleuse sociale et dont l’amour semble attiser les brûlures de l’enfance.


« J’entre » dit Tupac. Et s’amorce le vertigineux torrent de l’écriture. La déferlante de mots résonne à la fois comme une tirade polyphonique, un slam théâtral foudroyant et un appel politique révolté. Malgré les espoirs déchus et les désillusions, c’est surtout une fougue inaltérable qui se rend jusqu’à nous puisque Mercure puise à toutes les sources pour insuffler force et beauté à cet univers. Il évoque et invoque les divinités grecques tout comme celles d’Haïti. Les figures de grands activistes côtoient dans ce texte celles de musiciens classiques et d’artistes conceptuels. Mais par-dessus tout, ce sont les rappeurs, leurs mots, leur musique qui nourrissent l’espoir de l’auteur et de ses personnages.

 


Sara Fauteux
 

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