Dans la dynamique culturelle qui se dessine actuelle dans la ville de Montréal au cours des deux dernières décennies, et en particulier au lendemain du séisme du 12 janvier 2010, ils sont de plus en plus nombreux les professionnels des industries culturelles qui s’offrent une nouvelle terre de création et de reconversion professionnelle sur le territoire du Québec, au Canada.
Dans la nouvelle ou entre les dernières vagues migratoires, on retrouve plusieurs figures, parmi les talents confirmés, notamment des anciens inscrits, des artistes formés, et des étudiants diplômés de l’Ecole nationale des Arts (ENARTS). Qui sont-ils ? Combien sont-ils ? Quels sont ceux et celles qui continuent de créer, de produire et de vivre à partir de leur arts ? Comment les répertorier dans cet univers qui rappelle bien la solitude dans la foule ? Pourquoi et comment réveiller en eux, la créativité et le génie qui sommeillent chez ces hommes et femmes à talents, pour la plupart démotivés, découragés, détachés ou perdus dans la foule pour mieux survivre? Comment les nouvelles réalités des grandes villes internationales imposent-elles la reconversion de nombreux artistes issus des différentes disciplines enseignées à l’ENARTS ?
Des arts plastiques et visuels, en passant par le théâtre ou les arts de la scène, la musique, la danse, l’histoire de l’art et l’administration culturelles, durant les quarante dernières annees, ils sont nombreux ces talents survivants issus des différentes générations et qui ont eu gain de cause des nombreuses crises socio-politiques, sécuritaires, environnementales et culturelles récurrents en Haïti, qui ont choisi d'émigrer au Canada, comme ce fut le cas à la fin des années 60 et 70 en particulier dans la ville de Montréal, à la recherche d’une vie meilleure.
Dans les couleurs de l’ENARTS au Canada, il sera possible de redécouvrir les œuvres ou les talents cachés des différents artistes confirmés, anonymes et reconvertis. Ces derniers partagent entre eux les savoirs et les souvenirs du plus culturel et emblématique des anciens temples artistiques qui trônaient dans la rue Monseigneur Guilloux (Port-au-Prince). Une ville, un quartier, une rue, désormais inscrits dans l'annuaire des territoires perdus et oubliés de la capitale haïtienne.
Diaspora culturelle élargie, ou éclatée, les racines de l’ENARTS restent pourtant bien profondes et nombreuses. En dehors des autres gardiens et responsables qui continuent de garder en vie ce patrimoine national et transnational, on retrouve plusieurs autres branches composées des anciens et anciennes de la principale école supérieure des arts et des métiers indispensables dans les industries culturelles qui évoluent dans plusieurs autres régions du monde. On les retrouve notamment en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, et dans la Caraïbe en particulier.
Destination culturelle partagée entre rétrospective et Retrouvaille des anciens à Montréal. Dans un proche avenir, il sera possible de découvrir une première exposition des œuvres picturales et des talents portés par les anciens de l’ENARTS. Une belle occasion pour rencontrer et répertorier le plus grand nombre de ces anciens et anciennes issus de toutes les autres disciplines et des champs professionnels qui sont de passage ou habitent différentes villes au Canada.
Diversité et pluralité, entre les supports utilisés, les techniques pratiqués, les sujets représentés, les visions du monde partagées, les courants esthétiques influencés, et d’autres dimensions communes qui participent dans la fabrication des discours de chacun de ces talents, à travers les couleurs de l’ENARTS, seront à l'honneur. Il sera possible de voyager dans l’histoire de cette institution patrimoniale de façon informelle, parallèle....
Des noms et des œuvres à découvrir, parmi les artistes peintres et plasticiens les plus connus, on retrouve en première ligne : Pascal Smart, Edzer Prophète, Guetty Lespérance, Dormé Ascelin Junior, Réginald Jean-Louis (Bonga), Josué Blanchard, Josenti Larochelle, Damas Porcena, Joliet Philigène…
Dominique Domerçant
