Un frisson m’a saisi tout de suite après avoir été dans les sillages de quelques « toutè ». Ils cessent d’être associés à une telle identité dès qu’ils se sont suspectés. Ils ne se mettent pas à découvert mais se sont réjouis de préférence de tous vantards de leur position. Entre-temps, je me suis obnubilé des récits déviants qui hantent, face aux images macabres. Je me sens évanoui dans les histoires choquantes et terrifiantes d’Alfred Hitchcock. Je me suis emporté dans les frayeurs de l‘ombre des « toutè ». Ces derniers se sont dédoublés en anges dans les méandres des amitiés par ci et par là. L’amnésie des faits vint effacer mon carnet de visite.
Une des lectrices des « Récits déviants « m’a interpellé comme un inconnu pour me faire la leçon, face à la prudence recommandée en ces moments que règnent les Caïds. J’avais l’impression que l’accent de cette passionnée me laisse assimiler Caïd à Caïn. C’est un mauvais glissement en termes d’association d’idées, mais révélé par la suite non gratuit. Un défilé d’images s’impose dans mon esprit tel les épisodes chocs et macabres du film « l’Espion qui m’aimait » qui est associé à l’acteur James Bond ». Tant d’autres images m’ont hanté jusqu’à m’abasourdir dans la rédaction de la série des « Récits déviants ».
Face à ce miroir opaque, j’observe du balcon d’une maison, à Sainte Marthe, l’angle des rues parallèles. En effet, c’est cet angle qu’emprunte tout somnambule pour se passer de l’hypnose. Tout laisse la place au poids cuisant des évènements macabres qui nous ont enfoui dans la peau des personnages du fameux Alfred Hitchcock.
La plus récente page des » Récits déviants « nous a renvoyé au peuplement des Caïds qui sont partout, dans les six points cardinaux, soit un nouvel euphémisme introduit dans la géographie. Je commence à me rétablir la mémoire défectueuse sous le poids des traumatismes du quotidien forgé dans l’ombre des Caïds. Aussi est-il le tour de l’image du chef présent dans le salon de la jeune fille qui a fréquenté des Sœurs Sainte Loménie, pour une « party » d’anniversaire. Cette école s’est malencontreusement associée à cette enseigne quand cette sainte a été désacralisée ou sa canonisation révoquée-
Je me suis plongé dans une ambiance musicale mêlée de rythme du compas. Ce qui chatouille mon inspiration. La cadence m’envoûte et fait envoler du même coup toute frayeur. Je suis revenu à la charge et sans relâche, pour m’embourber dans les « Récits déviants ». Une fille qui me côtoie dans l’ambiance du cabaret et m’impose sa présence avec des hochements de têtes, par instants, sous un ton de gentillesse inouïe. Car je n’y crois pas. D’après le chef du cabaret, cette fille a eu une grossesse adolescente qui l’a fait rater son projet scolaire. Invitée à être serveuse, elle ne refuse pas, sans mettre la main à la pâte. Elle se pavane comme le mâle du paon, paradoxalement dans toutes les allées du petit cabaret. D’une physique imposante, elle ressuscite alors les femmes amazones en dépit de la présence de ses deux seins qui se lancent comme une fusée. Tout anodine, elle rapporte ses prouesses et ses brasses avec les gars aussi bien que des filles. Ses exhibitions monnayées auprès des Caïds restent ouvertes dans les conversations libres.
Je prends note de la transparence des uns ou des autres, en dépit de la mauvaise presse autour des exactions, forfaits, rapts, enlèvements, séquestrations orchestrées par les commandants. Je suis ému, en commentant ce fait avec un jeune avisé quand celui-ci m’a acculé lui-même dans mes frayeurs dormantes Il a évoqué les démêlées de sa cousine, associée à sa petite sœur avec un des « commandants » et au prix de ses ébats exhibitionnistes jusqu’à concurrence de 1,000 Euros par prestation dans la soirée.
La compagne du manager du cabaret s’essouffle pour avoir été guettée comme une proie facile. Elle est lassée des fréquentations amicales de la fille qui défont la convenance sociale. Elle s’imagine contre son gré dans les bras d’un commandant. L’ombre de la fille l’avait tellement draguée qu’elle a eu des cauchemars même en état de veille.
Je me donne la poudre d’escampette pour ne pas être envahi par des « boss » qui peuvent tout payer dans le cabaret Je me suis réveillé en sursaut, à chaque instant, toute la nuit. Aussi ma chatonne m’accompagne-t-elle dans mes déboires comme un enfant décrit dans les refrains liturgiques » comme un enfant qui s’amène sur la route ».
Cet élan me fait emporter dans un tour d’idées nébuleuses à propos des informateurs qui ne s’effacent plus, s’affichent dans les activités mondaines et s’entremêlent au protocole « des gens de bien « de Monsieur Aubelin Jolicoeur, et disons mieux Monsieur Haïti.
Il ne nous reste qu’à explorer une cité sous- marine devant les frayeurs ancrées. Ce pour transposer le modèle indiqué dans le Film « L’espion qui m’aimait » et se démarquer des personnages et des frayeurs des romans de Hitchcock. L’emplacement de Saona a été convoité , sur les traces d’une déesse du Marien disparue avec son peignoir en or, depuis la prise de la Vega Real. C’est le mythe du retour « au bercail ».
C’est cette déesse qui eut révélé le mystère des six points cardinaux. Elle eut chuchoté que les caïds sont partout. Le projet de cité sous-marine s’évapore et nous laisse que ses débris de réminiscences dans notre imaginaire.
Hancy PIERRE