« Apocalypse à Port-au- Prince » un livre de témoignages sur le séisme meurtrier de 2010

Le séisme du 12 janvier 2010 a occasionné des pertes en vies humaines et des dégâts matériels considérables. Partout et particulièrement dans la capitale haïtienne c'était l’horreur, la désolation et la consternation. Au milieu du deuil, on a assisté au désespoir d'un peuple meurtri, blessé dans sa chair. La tragédie du 12 janvier 2010 a inspiré nombre d'auteurs et d'artistes haïtiens et étrangers d'horizons divers qui ont agencé des mots et des mélodies sur l'immensité de nos malheurs. Delima Pierre a écrit un livre bouleversant sur cette tragédie « Apocalypse à Port-au-Prince, 12 janvier 2010 faits et témoignages. »

À travers des témoignages édifiants des survivants, et des images troublantes de nos morts endormis pour toujours dans le silence éternel et des bâtiments effondrés, la catastrophe réapparaît sous nos yeux dans les pages du livre en regardant ces photos et en lisant tous ces textes qui parlent de ce malheur qui a frappé Haïti il y a plus d’une décennie.

Le livre « Apocalypse à Port-au- Prince ,12 janvier 2010 faits et témoignages » comprend plusieurs chapitres. Après le témoignage inédit de Marie Ginette Saint Fort, l'auteur nous montre des images parlant du désastre, il nous invite à visiter Port-au- Prince et ses quartiers et d'autres communes avoisinantes pour constater l'ampleur des dégâts. Puis il donne la parole à des survivants parmi lesquels Michel Le Bris l'un des organisateurs du festival Étonnants Voyageurs et propose notamment des regards croisés sur Haïti à travers des réflexions de Lyonel Trouillot, Raoul Peck, Régis Debray et Laennec Hurbon.

Le livre est une manière d'honorer la mémoire des nos disparus, de rendre hommage aux survivants et il  propose en même temps des pistes de solutions pour la refondation d'Haïti. « Le livre présente des images qui montrent au premier plan les conséquences du désastre proprement dit. D’autres qui, au second plan, présentent le désarroi, l’impuissance, la consternation, la désolation, la tristesse qui se lisent sur le regard et dans les attitudes des gens. Il y en a d’autres qui font voir les réponses de la population traduites dans ses façons de s’organiser pour en faire face ou pour faire face aux conséquences. Il y a également des images qui font ressortir au quatrième plan la situation lorsque les aides commencent à arriver sur le terrain. Il y a aussi des images dites incongrues, mais qui témoignent, bien sûr, du désastre.

Des enfants, des femmes, des hommes ont chacun ses lots de misère, de souffrance et d’amertume. Rester en vie dans le séisme est une chose, mais pouvoir vivre avec les conséquences qui en résultent est autre chose.

Les pouvoirs symboliques de l’État et les institutions gouvernementales connaissent le même sort que le reste de la société. Des images de l’État central d’Haïti éventré par le tremblement de terre peuvent mieux l’exprimer que les mots. Au moment d’écrire ce résumé, la peur d’une réplique prochaine est manifeste chez la population. En témoigne cette secousse survenue le 20 mars 2010 vers 21 heures 43 en plein décompte des images retenues après la journée de cueillette.

Tous les édifices publics qui symbolisent et incarnent l’État central sont mis à plat le ventre. On peut même dire que l’État central et ses institutions sont décimés. Les images qui sont proposées illustrent cette destruction symbolique de l’État haïtien. Le séisme imposerait à Haïti la nécessité de répartir les structures et les organes de service à travers tout le pays », lit-on dans le livre .

 

Schultz Laurent Junior

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