Staloff Tropfort, le maitre de l’ethnodrame

Dans le cadre de la 18e édition du Festival 4 chemins, Le National a longuement discuté avec Staloff Tropfort, comédien et metteur en scène, qui propose, à l’occasion, sa dernière création Nan Govi, une adaptation du texte Cathédrale des cochons de Jean D’Amérique.

Le National : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et lectrices ?

 

 Staloff Tropfort :  Je suis Staloff Tropfort, comédien, metteur en scène, animateur d'atelier de théâtre (Ethnodrame), président de ADRECE une structure de recherche, de formation et de création théâtrale, présentateur à la radio.

 

L. N. : Nan Govi est le nom de votre dernière création, d’après le texte de Jean d’Amérique « Cathédrale des cochons », pourquoi passer par l’ethnodrame pour la mise en scène, et pourquoi cette approche spirituelle ?

 

S. T. : Depuis 2015 toutes mes créations passent par l'ethnodrame, c'est incontournable. Mes créations sont les fruits de mes observations dans les lakous vodou.

Dans le cadre de « Nan Govi »: Cathédrale des cochons, j’ai fait le choix de réorienter ma mise en scène pour un public réduit en présentiel, tout en respectant les mesures barrière à cause du Covid-19 qui reste encore une fatalité.

Le rituel funéraire Nan Govi nécessite peu de gens, donc il n’a pas été difficile pour Dérilon Dérilus Fils Joseph, qui est comédien et scénographe, de trouver un décor qui correspondait à ce que je voulais. D’ailleurs Lesly Maxy m’a assisté pour la mise en scène.

 

L. N. : Mis à part votre réadaptation de Pèlen tèt, presque tout ton travail a un lien avec le vodou, donc l’ethnodrame. Pourquoi ce choix ? Et quelles sont vos attentes ?

 

S. T. : Mon adaptation de Pèlentèt a aussi des liens avec le vodou, subtils, mais présents. 

L'introduction du troisième personnage que j’ai intégré est un esprit rassembleur mystique inspiré du vodou, appelé Makaya. Il y a aussi le choix des couleurs qui ressortent des rituels vodouïsants.

 

L. N. : Vous revenez d’une résidence à la Cité internationale des arts à Paris, dites-nous en plus ?

 

S. T. : Ce fut une très belle expérience pour moi en tant que jeune comédien et metteur en scène.

Étant lauréat du programme Visas pour la création 2021, j’ai fait une résidence à Paris, à la Cité internationale des arts, mais aussi à Villepinte à la ferme Godier, un théâtre avec des gens super. C’est là que j’ai créé une autre version de Cathédrale des cochons. J'ai eu la chance aussi de présenter « Nan Govi »au Conservatoire royal de Liège.

 

L. N. : Ya-t-il un autre projet ou création en cours ?

 

S. T. : Je suis concentré sur l'avenir de Nan Govi, c'est très important pour l'équipe et moi. En attendant, je continue de planifier des sorties d'observations et des ateliers d'ethnodrame. C’est certain que d’autres créations germeront à partir de ces recherches.

 

Le National : Cela fait plusieurs années que vous participez en tant qu’artiste au Festival 4 chemins, parlez-nous de ces expériences.

 

Staloff Tropfort : J’ai participé pour la première fois au Festival 4 chemins en 2018, en tant que spectateur. Deux ans après, c’est à dire en 2010, j'ai eu la chance de participer en tant que comédien avec la troupe Atelier de Pyepoudre dirigée par Paula Clermont Péan, ce fut un honneur pour moi d’y participer, car ma carrière professionnelle comme comédien à commencé par prendre un véritable essor.

Le festival m’a permis de me développer dans le métier. 

L'année dernière j'y ai participé à titre de metteur en scène, et cette année encore en tant que metteur en scène et interprète, truc de ouf!

C'est un privilège pour nous dans le secteur d'avoir cet espace pour présenter nos créations.

 

Kettia Naissance

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